samedi 28 mars 2015

Fräulein France de Romain Sardou


Titre : Fräulein France
Auteur : Romain Sardou (France)
Date de parution : mai 2014
Editeur : XO éditions
Nombre de pages : 345

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Septembre 1940. L’offensive allemande éclair débute par une action magistrale en Belgique : la prise du fort d’Eben-Emael.
L’Occupation commence.
À Paris, les Allemands profitent des plaisirs de l’existence. Les bordels ont rouvert. Dans l’un d’entre eux, l’arrivée d’une nouvelle pensionnaire fait sensation : Mademoiselle France est non seulement belle à tomber, mais elle est aussi exigeante. Elle et elle seule décide quels hommes peuvent jouir de ses faveurs. Que cache-t-elle derrière son apparente froideur ? Rien de ce qu’elle fait ou dit n’est laissé au hasard, car le dessein qu’elle s’est fixé occupe toutes ses pensées. Dans un Paris aux mains de l’occupant, elle pénètre bientôt les plus hautes sphères de la société et côtoie ce que la collaboration fait de pire. Le secret qu’elle cache pourrait en surprendre plus d’un… La France de Vichy n’est pas née de l’invasion allemande, elle couvait depuis longtemps et a trouvé dans les événements tragiques de la guerre le terreau pour s’épanouir.


Je lis peu de romans historiques, mais je me dis que je devrais vraiment en lire plus souvent, parce qu’à chaque fois, ce sont d’excellentes lectures.

Celui-ci se déroule durant la seconde Guerre Mondiale. On y suit le destin de France, une jeune femme prostituée dans une des maisons closes les plus prestigieuses de Paris, fréquentée par les officiers allemands les plus hauts gradés durant l’Occupation. France est belle, France est mystérieuse, France fascine les hommes. Mais surtout, France a un dessein secret, qu’elle est prête à tout pour mener à bien.

Je dois dire que les premiers chapitres ont été un peu laborieux pour moi. On se retrouve au milieu d’une offensive allemande en Belgique, et moi qui n’aime pas franchement les scènes de bataille, j’ai eu un peu peur que tout le roman soit de même acabit, ce qui ne m’aurait pas du tout plu. Heureusement, c’est loin d’être le cas, donc si vous êtes comme moi et que les scènes de combat des premiers chapitres vous repoussent quelque peu, je ne peux que vous encourager à vous accrocher, parce que la suite en vaut vraiment la peine.

En fait, le roman est construit un peu comme un puzzle dont l’image à reconstituer est le personnage de France. Au départ, on ne sait absolument rien de cette femme. Elle semble extrêmement sûre d’elle et déterminée, mais qu’est-ce qui la motive ? Petit à petit, au fil de l’histoire, on rassemble les pièces du puzzle qui constitue son histoire et éclaire ce qu’elle veut vraiment. Je regrette toutefois que l’élément clé, à savoir l’origine du but que poursuit la jeune femme, soit révélé aussi tôt dans le roman. Par la suite, ce n’est pas inintéressant, loin de là, puisque même si on sait ce qu’elle veut, on se demande comment elle va y parvenir. Mais j’aurais préférée être maintenue dans l’ignorance jusqu’au bout.
Je ne saurais dire si je me suis attachée au personnage de France.  Ce qui est sûr, c’est que je n’ai pu qu’admirer son courage, sa détermination et sa confiance en elle. C’est une femme qui dégage quelque chose, une sorte d’aura qui force la fascination et l’admiration.

Un aspect que j’ai vraiment apprécié dans ce livre, c’est le contexte historique. Des romans sur la seconde Guerre Mondiale et l’Occupation, il y en a beaucoup, mais je trouve que celui-ci se démarque des autres car il n’oppose pas les méchants nazis allemands d’un côté au gentils Résistants français de l’autre. Dans ce roman, en fait, il n’y a ni gentils ni méchants, juste des gens qui essaient de s’en sortir du mieux qu’ils peuvent dans une situation plus ou moins favorable pour eux. Et de ce fait, j’ai réussi à apprécier l’un des personnages principaux, Friedrich Grimm, bien qu’il soit un nazi pur et dur. Romain Sardou nous présente des personnages normaux, humains, avec leurs côtés blancs comme leurs côtés noirs, loin des stéréotypes. Je pense que c’est vraiment ce qui m’a le plus plu dans ce livre.

De manière générale, on sent que l’auteur s’est beaucoup renseigné sur la période à laquelle il a située son récit. En témoignent les notes à la fin du roman, qui distinguent faits réels et faits fictifs dans l’histoire que l’on vient de lire. Quelques pages très instructives, il y a beaucoup de choses que j’ignorais totalement.

En bref, Fräulein France est un très beau roman centré sur un personnage complexe et intriguant. Je  ne connaissais pas cet auteur auparavant, mais je lirai avec plaisir ses autres romans si j’en ai l’occasion.

Je vous le recommande si : vous aimez les romans traitant de la seconde Guerre Mondiale et/ou vous aimez les romans centrés sur le destin d’un personnage en particulier.

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Je vous invite à découvrir également les avis de mes copines BookPlaisir et La république des livres, avec qui j’ai lu ce livre en LC.

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