mardi 6 août 2013

Délivrance de Jussi Adler-Olsen

Titre : Délivrance (Flaskepost fra P)
Auteur : Jussi Adler-Olsen (Danemark)
Date de parution : 2009 au Danemark, 2013 en France
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 665


Résumé :
Sur le bureau de Mørk, un étrange message découvert au nord de l’Écosse dans une bouteille oubliée sur le rebord d'une fenêtre. Un SOS écrit en lettres de sang par un jeune Danois enlevé avec son frère des années plus tôt. Canular ? Peut-être pas...

Mon avis :
Ah, que j’aime retrouver l’improbable trio du département V ! Le département V, pour ceux qui ne le connaissent pas encore (mais franchement, vous devriez), c’est le département de la police de Copenhague en charge de rouvrir les affaires non résolues mais classées sans suite faute d’éléments permettant de poursuivre l’enquête. Il se compose de trois personnes : Carl Mørk, vice commissaire désabusé, son assistant, un réfugié syrien du nom de Hafez el-Assad, et leur secrétaire, Rose.
Dans Délivrance, un jeune danois en détresse écrit un SOS avec son propre sang et le place dans une bouteille qu’il jette à la mer. Celle-ci est repêchée sur la côte écossaise mais à cause de la négligence de la police locale, il se passe treize ans avant qu’on daigne s’intéresser à son contenu et que le message atterrisse sur le bureau de Carl. Lui et son équipe croient tout d’abord à un canular, mais vont vite se rendre compte que c’est bien loin d’en être un, et que ce message va les mener sur les traces d’un tueur en série qui sévit toujours, malgré les années.

Même si on ne connaîtra jamais son vrai nom, on sait qui est le meurtrier depuis le début du livre. Là n’est donc pas l’intérêt du roman. Le but n’est pas de chercher « qui », mais de chercher « pourquoi ». Pourquoi cet homme enlève-t-il des enfants issus de familles appartenant à des sectes religieuses fanatiques ? Est-ce seulement parce que se sont des proies faciles, ou bien a-t-il une raison plus personnelle d’en vouloir à ce genre de familles ? Bien que cet homme soit un monstre et qu’à aucun moment je n’ai éprouvé de la sympathie pour lui, j’ai quand même vraiment apprécié d’apprendre à le connaître petit à petit au fil du livre alors qu’on retraçait son parcours depuis son enfance jusqu’au moment où il est devenu un assassin.
C’est un choix intéressant qu’à fait Jussi Adler-Olsen de nous raconter une partie du livre du point de vue du meurtrier. C’est vrai que c’est passionnant aussi d’essayer de deviner derrière quel personnage se cache le coupable, mais c’est tout autant passionnant de voir les choses « de l’autre côté de la barrière ». La fin en particulier est haletante, avec les points de vue qui alternent encore plus vite, ce qui ne fait qu’accroître le suspense.

Ce qui me rend totalement addict à cette série du département V, c’est sans aucun doute le style de l’auteur. Il est inimitable. Sa plume est pleine d’humour, il sait très bien jouer avec les mots et je me suis surprise un nombre incalculable de fois en train de rire à gorge déployée pour quelque chose qui, dit autrement, n’aurait pas été drôle. Toutefois on ne tombe pas dans le grotesque non plus, le style redevient tout à fait sérieux quand il le faut.

Et puis les personnages… ils sont géniaux. Je crois qu’il est impossible de trouver un trio aussi mal assorti que celui du département V. D’un côté, on a Carl Mørk, un flic plus ou moins bien vu par sa hiérarchie qu’on a relégué au département V un peu pour s’en débarrasser. Lui ne se plaint pas de sa situation, puisqu’il n’aspire qu’a se la couler douce dans son bureau en rêvant à sa belle psychologue, Mona. De l’autre côté, Assad, l’assistant syrien, débordant de zèle, et un mystère à lui tout seul : on ne sait rien de lui, si ce n’est qu’il est musulman et adore le thé à la menthe. Et le troisième larron, c’est la secrétaire Rose, une jeune femme au style punk qui prend un malin plaisir à mettre les nerfs de Carl à vif. Dans Délivrance, nous découvrons également sa sœur jumelle, Yrsa, tout aussi phénoménale mais dans un genre différent. Les échanges verbaux entre ces trois personnages hauts en couleurs promettent toujours de bons éclats de rire. On ne s’ennuie jamais avec eux !

Je conclurai en disant qu’il s’agit là du meilleur épisode du département V, encore meilleur que Miséricorde (le tome 1), que j’avais déjà adoré. De la tension, du suspense, mais aussi de franches parties de rigolades… on en redemande !

4 commentaires:

  1. Je n'ai pas encore commencé cette saga mais en tout cas les avis sont unanimes.
    Il faudra que j'essaie !

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    1. Oui, il faut ! C'est vraiment une saga sympa :)

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  2. Plus j'entends parler de Jussi Adler-Olsen, plus je me dis qu'il faudrait vraiment que je découvre ses romans !

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