Vivants d'Isaac Marion

Titre : Vivants (Warm Bodies)
Auteur : Isaac Marion (Etats-Unis)
Date de parution :
Editeur : Bragelonne
Nombre de pages : 318

Résumé : 
R est un zombie. Il n'a pas de nom, pas de souvenirs, pas de pouls. Mais il rêve.
Dans les ruines d'une ville dévastée, R rencontre Julie. Elle est vivante, palpitante. C'est un jaillissement de couleurs dans un camaïeu de gris. Et sans vraiment savoir pourquoi, R choisit de ne pas la tuer. C'est le début d'une étrange relation, à la fois tendre et dangereuse.
Ce n'était jamais arrivé. R bafoue les règles des Vivants et des Morts.
Il veut respirer de nouveau, il veut vivre, et Julie va l'aider. Mais leur monde ne se laissera pas transformer sans combattre.


Mon avis :
C’est un roman qui ne me tentait pas du tout, à la base. Les affiches de son adaptation cinématographique, Warm Bodies, me faisait plutôt penser à un remake de Twilight, version zombies, autant dire rien pour me plaire. Pourtant, après avoir lu plusieurs avis positifs sur la blogosphère, j’ai décidé de donner à ce livre une chance et je dois dire que je ne l’ai pas regretté.

Le récit nous place dans un monde post-apocalyptique où l’humanité est sur le point de disparaître. Les quelques survivants s’entassent dans des stades transformés en villes-bunkers, et tentent de s’organiser pour résister à la menace que représente le camp adverse, les Morts, composés de zombie à divers stades de décomposition, qui mangent les Vivants pour se nourrir. Notre héros et narrateur, R, est l’un de ses zombies. Lors d’un « repas » en ville, il mange le cerveau d’un jeune homme, Perry, et se retrouve assailli par ses souvenirs, ce qui le conduit à épargner la petite amie de la victime, Julie, qu’il ramène chez lui pour la protéger. C’est le début d’une histoire d’amour atypique et dangereuse, qui va provoquer une évolution chez R et même pour le monde dans son ensemble.

J’ai trouvé cette histoire d’amour extrêmement touchante et je me suis beaucoup attachée à ces deux personnages. R le zombie philosophe et romantique, qui voudrait comprendre pourquoi et comment le monde en est arrivé là, qui il était de son vivant… C’est justement le fait que l’histoire soit racontée de son point de vue et que l’on ait accès à toutes ses pensées, sentiments et interrogations qui nous le rend si émouvant. Et le fait qu’il soit un corps en décomposition se nourrissant de cerveaux humains ne parvient pas à le rendre repoussant à nos yeux. Comme Julie, on veut l’aider et le protéger.

Julie également est un personnage qui m’a beaucoup plu. C’est une jeune femme déterminée et courageuse, qui porte sur ses épaules le poids d’un passé lourd et douloureux. On en apprend un peu plus sur elle au fur et à mesure que l’histoire avance et à chaque révélation sur son passé, je me sentais un peu plus proche d’elle.

Des personnages touchants que l’on voit évoluer petit à petit dans un monde certes fantastique mais très réaliste, Isaac Marion a parfaitement réussi à retranscrire l’ambiance de l’univers qu’il a crée. J’aurais toutefois aimé en savoir plus sur l’origine de cette épidémie zombie, comment le monde en est venu à l’apocalypse. Cependant, le roman étant raconté par R qui n’a aucun souvenir de la vie avant sa transformation en zombie, cela ne permet pas d’exploiter cette partie là de l’histoire. Dommage, ça aurait sans aucun doute donné un attrait supplémentaire à l’intrigue.

Le gros point négatif du roman selon moi, c’est qu’il est par moment assez confus. Après avoir mangé le cerveau de Perry ce dernier est en quelque sorte entré dans la tête du zombie. R fait des rêves contenant les souvenirs du Vivant et dialogue avec lui à cette occasion. Les passages mettant en scène les rêves de R sont toujours un peu difficile à suive, car le « je » représente tantôt Perry, tantôt R, et l’on passe de l’un à l’autre assez rapidement de l’un à l’autre, ce n’est pas facile de suivre. Il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir à repartir quelques lignes en arrière car je ne comprenais pas qui était le narrateur. Un peu gênant mais ça ne m’a pas empêchée d’apprécier la lecture, d’autant que ces passages là sont très intéressants.

La fin m’a un peu déçue également. Je la trouve un peu trop facile, l’amour comme remède à l’épidémie zombie, c’est trop simple et c’est trop cliché, je m’attendais à quelque chose de plus recherché. L’histoire renouvelle finalement le mythe du zombie en en faisait autre chose qu’une simple créature sanguinaire qui dévore tout ce qui bouge, j’ai donc été un peu déçue par cette fin trop classique à mon goût.

En conclusion, malgré les petits défauts, j’ai tout de même été séduite par ce roman que l’on pourrait qualifier de « Roméo et Juliette post-apocalyptique ». Toutefois je ne pense pas voir le film, car pour moi tout l’intérêt du roman vient des pensées de R, et je doute que ce côté puisse vraiment être mis en avant dans un film.